Communication - Ecoute,  Coopération

Comment cesser de crier sur mon enfant en 4 étapes ?

Nous souhaitons tous avoir des relations harmonieuses avec nos enfants. Pourtant, dans certaines situations (cris, gémissements, disputes dans la fratrie…) , nous perdons patience et nous nous mettons nous même à crier. Alors comment cesser de crier sur mon enfant en 4 étapes faciles et rapides à mettre en œuvre ? C’est ce que je vous propose de découvrir. dans certaines situations (cris, gémissements, disputes dans la fratrie…) , nous perdons patience et nous nous mettons nous même à crier

1. Ouvrir son cœur

Dans mes recherches sur la parentalité positive, un jour, j’ai trouvé un conseil fort intéressant. La maman proposait de garder toujours à disposition une photo de son enfant,dans certaines situations (cris, gémissements, disputes dans la fratrie…) , nous perdons patience et nous nous mettons nous même à crier par exemple bébé ou avec un air attendrissant, qui avait le pouvoir de nous émouvoir. En réalité derrière cela ce qui se cache c’est l’importance d’ouvrir son cœur. Si je regarde une photo de mon enfant parce qu’il était petit avec sa bouille de bébé cela me transporte dans un état de joie que j’avais lorsqu’il était tout petit. J’ai oublié alors pendant un instant son état d’opposition.

Le fait d’ouvrir son cœur nous aide pour toutes les étapes de la journée et notamment avec nos enfants. Le fait d’ouvrir son cœur est si puissant qu’il va même nous permettre d’éviter des états de crise. Les enfants sont très sensibles à cela. Pour ouvrir son cœur, c’est la technique de la photo vous convient, gardez la. Pour ma part, j’ai besoin d’une véritable étape de centrage quotidienne que je ne vais trouver que dans le calme et le silence. Car, si la journée commence avec trop de sollicitations, très rapidement je vais perdre ce centrage et mon calme par la même occasion. Cela peut être une très courte méditation, une visualisation ou la lecture d’un article de parentalité positive !

Le fait d’ouvrir son cœur est si puissant qu’il va même nous permettre d'éviter des états de crise

Proposition de MÉDITATION

Prendre 5 à 10 minutes au moment du réveil en position allongé(e) ou assis(e) sur son lit les yeux ouverts. Prendre une série de 5 grandes respirations. Il s’agit de prendre conscience de l’air qui rentre et qui sort par nos narines. Je me connecte à cet espace du cœur, à l’arrière du cœur physique dans lequel il existe une JOIE SANS CAUSE. Cet espace est accessible à tout moment même quand je l’ai oublié. JOIE et GRATITUDE. Je suis en VIE. Je sens l’énergie circuler dans tout mon corps. AMOUR. SOURIRE INTÉRIEUR. Je prends à nouveau 5 grandes respirations.

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2. Observer ce qui se passe chez nous

Que ce soit en Communication Non Violente (CNV) ou dans les exercices de Mindfullness, on nous propose de marquer un temps d’arrêt. C’est notre plus précieux allié. Mon enseignant de Mindfullness, également professeur de yoga depuis plus de 15 ans et qui semblait totalement zen à tout moment, m’avait raconté qu’il avait des post-it un peu partout dans sa maison sur lesquels était écrit le mot STOP. Cela le forçait à prendre ne serait-ce que quelques secondes pour observer ce qui se passait chez lui. Dans son cas, ce n’était pas uniquement dans un moment de colère car il voulait pratiquer la pleine conscience en tout temps. Pour commencer, en ce qui nous concerne, lorsque notre enfant ne répond pas à notre demande : “à table” ou qu’il est carrément en opposition comme lorsqu’il refuse de mettre ses chaussures au moment de partir, et que la moutarde nous monte au nez, on peut marquer un temps d’arrêt.

 Que ce soit en Communication Non Violente (CNV) ou dans les exercices de Mindfullness, on nous propose de marquer un temps d’arrêt

Je ne m’occupe plus de lui, je ne m’occupe que de moi. UNE grande respiration et une observation. Quelles sont mes sensations corporelles ? La température de mon corps monte, mon cœur bat vite… Quels sont mes sentiments ? J’ai peur d’arriver en retard, je me sens stressée, je me sens impuissante (oui on peut se le dire et l’avouer, aucun mal à cela), je suis triste… Quels sont mes besoins ? J’ai besoin d’harmonie, j’ai besoin de calme, j’ai besoin de coopération. Encore une grande respiration.

Peut être que, pour votre enfant, le simple fait de vous voir faire un STOP peut le faire sortir de son opposition. Car, dans l’opposition, il y a 2 forces contraires et lorsque l’une d’elle n’existe plus, l’autre ne peut pas pousser dans le vide…

Et enfin, tout simplement, lui communiquer votre état le plus calmement possible. Lorsque tu refuses de mettre tes chaussures au moment de partir, j’ai vraiment chaud, je suis contrariée, j’ai peur d’arriver en retard, je me sens impuissante. J’ai besoin de coopération.


3. Anticiper

Généralement, on repère assez vite, les moments délicats qui mènent à des frictions : s’habiller le matin, se brosser les dents le soir, les disputes au sujet des jouets… c’est toujours bien plus difficile de gérer la situation de crise lorsqu’elle est déjà enclenchéeEt c’est toujours bien plus difficile de gérer la situation de crise lorsqu’elle est déjà enclenchée. Alors une seule solution pour limiter ces crises, ANTICIPER. On note concrètement sur un bout de papier ou dans son agenda le sujet qui nous a mené à crier et on propose une réunion sur le sujet aux enfants ultérieurement. Évidemment, cela suppose de trouver un moment de calme où ils seront disponibles mais ce sera court.

Hier matin, maman a crié parce qu’on était en retard et que vous n’étiez pas prêts. J’aimerais qu’on en reparle lors d’une réunion. Est-ce que vous êtes d’accord ? Là encore, on ne peut pas l’imposer si on veut que ce soit vraiment efficace. Mais généralement, les enfants aiment bien les réunions. Ils en font très tôt à la crèche et à l’école et c’est un moment d’écoute. Vous introduisez : je me suis fâchée parce que vous n’étiez pas encore habillés au moment de partir. Mon cœur battait très vite, j’avais peur d’être en retard et je me sentais seule. J’avais besoin de coopération. Maintenant, je suis vraiment heureuse de pouvoir en parler calmement avec vous. Comment peut-on faire pour faciliter la préparation du matin pour aller à la crèche et à l’école ? Qu’est-ce qui est difficile pour vous ? Qu’est-ce qui pourrait vous aider ? Et on ouvre grand ses oreilles car on peut avoir des surprises sur leurs difficultés ou leurs besoins. Je préfère petit déjeuner avant de m’habiller. C’est difficile de mettre mes chaussures tout seul…

On va également anticiper et communiquer dès qu’on en a connaissance tout changement dans leurs habitudes. Ce soir, papa va faire son jogging, c’est donc moi qui viendrai te chercher à la crèche. Pour les vacances, tu iras chez mamie pendant une semaine. On t’emmènera avec papa le dimanche. On mangera  tous ensemble avant de repartir… On vérifie la bonne compréhension et on répond à tous les “pourquoi”. On le rappelle encore quelques temps avant l’événement.


4. Remplir le réservoir affectif de notre enfant

Nos enfants sont des boules d’émotions et les neurosciences nous apprennent que leur cerveau n’est pas fini ! Leur neocortex, la partie frontale du cerveau qui est également la partie du cerveau la plus récente dans l’histoire du développement de l’humanité, n’existe qu’au stade embryonnaire. Il va se développer jusqu’à leur 25 ans !!! Cela signifie que nos enfants ne disposent d’aucun outil pour réguler ces émotions. En tant qu’adulte, nous sommes mieux équipés. Alors, un peu d’indulgence, on ne mène pas un combat avec eux dans leurs moments de tempête émotionnelle et, plus on arrivera à les accompagner pour réguler leurs émotions, plus le circuit s’imprimera dans leur cerveau et deviendra une ressource pour eux. Si cela vous intéresse, vous en apprendrez plus dans mon article Enfants : les conditions pour bien apprendre.

On va donc remplir leur réservoir affectif qui est une nourriture indispensable et même vitale au même titre que leur alimentation. Cela se traduit par au moins 15 minutes par enfant et par jour de jeu avec eux. Le téléphone est en mode avion. Nous sommes pleinement présent. On parlait de pleine conscience, et bien, les enfants sont les meilleurs détecteurs si nous sommes pris dans nos pensées ou distraits. Donc c’est décompté de leur compteur !! Idéalement on choisit ensemble un jeu qui nous plait également afin d’être le plus possible pris par le jeu nous aussi. Toute simulation est également décomptée de leur compteur Winking smile Evidemment, une fois de plus, on va anticiper et expliquer avant de commencer qu’après x parties, on ira manger puis on se mettra en pyjama…

Avec un réservoir affectif rempli, il y a de grandes chances pour que la coopération opère d’elle-même.

Avec un réservoir affectif rempli, il y a de grandes chances pour que la coopération opère d’elle-même

Comme il n’y a pas de recette miracle en parentalité positive, je vous invite à passer à l’action progressivement. Vous pouvez choisir une étape qui vous parle et choisir de l’expérimenter.  On peut espérer un changement seulement si on change quelque-chose chez nous. Et il faut quand compter plusieurs répétitions pour le changement soit observable. Un cycle de 21 jours permet d’imprimer un nouveau comportement.


Surtout ne me croyez pas sur parole et expérimentez

Winking smile


Et je vous invite à partager vos expériences dans l’espace de commentaires ci-dessous.

 

 

 

 

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2 commentaires

  • Estelle

    Chère Fabienne,
    Merci pour cet article qui est simple et facile à lire, et d’autan plus concret et utile. Pour ma part j’ai souvent besoin de me rappeler que vivre le moment présent pleinement est l’unique source de bonheur, surtout avec les enfants. Dans un monde à la complexité croissante et où tout va trop vite on a souvent tendance à oublier que les choses les plus anodines – faire une prière, une méditation ou prendre une grande inspiration – ont le pouvoir de casser l’engrenage et nous rapprocher de nos enfants.
    Au plaisir de lire ton prochain article!

    • Fabienne

      Merci beaucoup Estelle. Je suis remplie de gratitude en lisant que cet article t’apporte quelque-chose de concret et d’utile. On est effectivement souvent emportées par le tourbillon de notre quotidien et la vitesse à laquelle notre monde évolue n’arrange pas les choses. Une lecture, une respiration, un temps de pause même très court est une réelle ressource pour notre plus grand bien et celui de nos enfants. Prenons exemple sur eux car ils savent vivre dans le présent.

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