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DISPUTES ENTRE FRÈRES ET SŒURS : UN EXEMPLE INSPIRANT

Ah les disputes entre frères et sœurs ! Une crise gérée avec succès ? C’est possible ? Très souvent nous sommes inspirées par nos lectures sur la parentalité positive et nous avons à cœur d’agir avec bienveillance avec nos enfants au quotidien. Et en même temps, lorsque survient une crise inattendue, ce sont nos vieux schémas inconscients qui prennent les commandes de notre cerveau.

Nos enfants se disputent et notre réflexe est de gronder celui qui a tapé le premier, sans prendre le temps de comprendre ce qui s’est réellement joué entre les deux et en oubliant au passage de consoler l’autre car, finalement, les deux nous ont contrarié. Même si ces situations entrainent toujours le même résultat, à savoir que nous sommes vidée de notre énergie, triste et découragée, il nous est impossible d’envisager un autre schéma.

C’est pourquoi, je souhaiterais vous proposer des situations  vécues, concrètes, délicates, de tensions, de disputes au sein de la fratrie et des attitudes inhabituelles et innovantes choisies par les parents pour en sortir gagnant-gagnant. Je souhaite vous montrer qu’une autre attitude est possible et que cela permet de renforcer la confiance en eux des enfants et de développer des relations sereines à long terme au sein de toute la famille.

La parentalité positive appliquée aux disputes entre frères et sœurs peut faire des miracles !

 

Disputes entre frères et sœurs : un conflit violent

Imaginez-vous dans la situation suivante d’une maman et de ses deux enfants, Oliver, 3 ans et Gabrielle, 6 ans :

“Je suis allée chercher mes enfants chez la nounou après une journée d’école. Je les retrouve joyeux. Je prends note mentalement de l’information communiquée par la nounou : les enfants n’ont presque rien mangé au goûter.

La voiture était garée le long d’une haie et l’aile droite était difficilement accessible. Au moment de monter dans la voiture, les enfants se dirigent naturellement vers la porte de gauche, plus accessible. Oliver, le plus jeune monte en premier dans son siège auto situé de ce côté de la porte. Gabrielle, l’aînée monte à son tour et passe donc devant le plus jeune déjà installé. D’un coup, d’un seul, sans crier gare, Oliver se met en colère, se lève, bouscule sa sœur et lui tire les cheveux.

Alors que son petit frère adopte souvent une attitude plus offensive lorsqu’il est en colère, Gabrielle montre habituellement des difficultés à fixer des limites pour se protéger. Dans un cri d’effroi, elle se met à repousser son frère avec le pied. Elle faillit se mettre à pleurer et crie “maman”. Je vois dans son visage une expression mêlée de peur et de tristesse. Je sais qu’elle ne voulait pas faire de mal à son petit frère et, en même temps, le voyant si contrarié, elle déploie une réaction de défense réflexe dont elle n’a pas l’habitude.

Il se trouve qu’à ce moment-là, je me sentais particulièrement apaisée et joyeuse. J’arrive donc facilement, à ce moment précis, à rester calme et à continuer à voir qu’au fond de chacun d’eux, il n’y a aucune volonté de nuire mais un besoin qui cherche à s’exprimer.

D’un regard, je montre immédiatement à ma fille que j’ai compris sa réaction et que je n’ai pas l’intention de la gronder. Son petit frère crie qu’elle ne doit pas monter par là et s’approche à nouveau pour l’agripper. Elle le repousse à nouveau avec le pied dans un même cri d’effroi. Je lui montre d’un regard que je ne la juge pas et que je la comprends. Je dis immédiatement à mon petit garçon que je n’accepte pas qu’il agisse ainsi avec sa sœur et que j’ai besoin d’être sûre que mes deux enfants se sentent en sécurité. Je m’inquiète également de la façon dont il se sent car je comprends que, dans l’altercation, il s’est fait mal à la lèvre.

Alors que je tente d’aider  Olivier à retrouver son calme et que je me soucie de sa blessure, ma fille, dans un élan de contribution à l’apaisement, choisit de descendre de la voiture du côté de la haie pour lui montrer qu’elle va remonter de ce côté là, son côté habituel.

Il s’apaise immédiatement en voyant qu’elle passe de ce côté là. Je le rassure et lui propose un soin pour sa blessure. Je remercie ma fille d’avoir cherché une solution. Les deux enfants se réconcilient très rapidement. Chacun reprend sa place et le trajet est très calme jusqu’à l’arrivée et ce, malgré les embouteillages…”

 

La réaction habituelle des adultes

Les disputes entre frères et sœurs conduisent souvent à des situations de tension dans toute la famille. Voici l’analyse de cette maman sur ce conflit.

Si je ne m’étais pas sentie aussi calme intérieurement, il est évident que je me serais fâchée à la fois sur mon fils à cause de ses gestes envers sa sœur et sur ma fille également à cause des deux coups de pied utilisés pour repousser son frère. J’aurais très certainement parlé très fort, voire crié, leur faisant la morale et j’aurais cherché à les culpabiliser en expliquant que je ne comprenais pas ces comportements de violence alors que tout allait bien juste avant et que je faisais tout pour eux, bla, bla, bla… Les deux auraient pleuré et j’aurais gardé ma colère et mon découragement tout le trajet et même plus.”

Cet article qui propose d’adopter une nouvelle attitude regorge de pépites comme autant de lampes pour éclairer votre chemin.

Les disputes entre frères et soeurs provoquent habituellement le découragement des parents

Dispute entre frères et sœurs : choisir une autre réaction

“Au-delà de l’état de calme dont je bénéficiais, voici les points que j’ai gardé en tête pendant l’altercation :

– Il est possible qu’ils aient faim et/ou soif. J’ai repensé à l’information communiquée par la nounou.”

Il faut garder en tête que le manque d’un de ces deux éléments, de surcroît en fin de journée, peut suffire à créer de l’agressivité chez les enfants.

La faim ou la soif peut suffire à créer de l’agressivité chez les enfants.

“- Bien que cela se manifeste de moins en moins souvent, j’ai conscience du besoin d’ordre chez mon cadet.”

La période sensible de l’ordre, telle que décrite par Maria Montessori, s’exprime dès les premiers mois de la vie et commence à s’estomper à partir de 3 ans. La période sensible de l’ordre se manifeste notamment par un besoin impérieux que les choses soient faites toujours dans le même ordre. Au paragraphe, le besoin d’ordre, de cet article, vous trouverez plusieurs exemples par Maria Montessori et Isabelle Filiozat.

“Mon fils ne s’est pas fâché après sa sœur parce qu’il était en colère après elle, mais parce que son besoin d’ordre n’a pas été respecté. En effet, d’une part, cela faisait seulement 4 jours qu’il était entré à l’école pour la première fois après 3 ans de routine dans la même crèche, et d’autre part, c’était seulement son 2ème jour chez une nounou qu’il ne connaissait pas.”

Ainsi, le simple fait que sa sœur passe de son côté pour aller s’asseoir dans son siège au lieu de passer par son côté habituel, a créé un stress en lui, la goutte d’eau dans une journée qui ne ressemblait plus en rien à son ordre habituel.

Ceci peut sembler complètement ahurissant et invraisemblable pour un adulte, mais il faut savoir que c’est quelque chose de très sérieux pour un enfant de cet âge. Nombre de situations similaires pourraient être gérées avec plus d’empathie et, surtout avec les bons gestes, si ce besoin était compris et identifié. Or, c’est généralement jugé comme un caprice par les adultes.

empathie Photo by Natasha Ivanchikhina on Unsplash

Compte-tenu de cette période de changements, un simple échange avant de monter dans la voiture, aurait suffit pour éviter cela. Cette maman aurait pu dire à mon fils : “Tu vois l’accès est difficile de l’autre côté de la voiture. Est-ce que c’est OK pour toi que ta sœur monte de ce côté ?” Il aurait pu observer, analyser et répondre. S’il avait répondu “non”, elle aurait à nouveau expliqué en quoi cela lui semblait plus pratique et, en cas de blocage, elle aurait pu choisir de la faire monter de l’autre côté, car oui, il était ici essentiel de maintenir le petit degré d’ordre dont son fils manifestait le besoin impérieux à ce moment précis.

Cela peut sembler totalement surréaliste aux parents qui souhaitent faire respecter leur volonté et obtenir l’obéissance de leurs enfants. Après tout, se disent-ils, ma demande n’a rien d’extraordinaire, je ne veux pas de disputes. Si je vous propose cet exemple, c’est justement pour vous montrer que, si on lâche nos préjugés, que l’on se met à la place de notre enfant et que l’on adopte une nouvelle vision, les situations peuvent se dénouer très facilement. Je vous propose également ici une façon de dépasser les luttes de pouvoir avec les enfants.

Si vous aussi, vous souhaitez partager une situation qui semblait inextricable et pour laquelle vous avez trouvé une issue favorable, je vous invite à la partager ci-dessous.


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Surtout ne me croyez pas, mais expérimentez…


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