Quelles alternatives aux écrans pour nos enfants ?
Les écrans sont partout dans notre société occidentale : télévision, ordinateurs, smartphones… Avec une moyenne de 5 à 6 écrans par foyer, il est improbable de passer une journée sans que notre regard croise ces étranges personnages. Nous et nos enfants bien sûr ! Toutefois, bien que ces joyeux compagnons nous apportent un certain confort et une aide précieuse dans nos recherches, ils ne sont pas du tout adaptés aux enfants de 0 à 6 ans (et même plus), voire franchement nocifs. A cet âge, l’enfant a besoin d’habiter son corps, de bouger, de manipuler, bref, de de développer son intelligence à travers son corps. Alors, quelles alternatives aux écrans pour nos enfants ?
Imaginez-vous à l’Antiquité au début de la période byzantine. Tandis que la plupart des sujets de l’Empire vivent plus que modestement, l’élite romaine bénéficie de nombreux privilèges et, chose très innovante pour l’époque, dispose d’un véritable réseau d’eau potable. Mais voilà, les tuyaux étaient fabriqués en plomb et l’eau intoxiqua la noblesse dirigeante, au point de gravement troubler son entendement. Ainsi, le saturnisme est l’une des causes, souvent citée, de l’effondrement de l’empire romain.
Cette histoire nous offre un précieux enseignement sur la manière dont certaines avancées techniques peuvent s’avérer être à l’origine de notre décadence. C’est pourquoi, on peut décemment s’interroger sur l’omniprésence des écrans dans notre quotidien et sur ses conséquences sur nos enfants. Après un bref rappel de leur nocivité, nous proposerons des alternatives aux écrans.
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La nocivité des écrans sur les plus jeunes
Le regard est immanquablement attiré vers les écrans car la lumière dégagée est puissante et les images changent très rapidement. Les écrans ont un pouvoir d’attraction qui ont un effet quasi hypnotique. Alors, oui, les parents fatigués se laissent tentés par les sirènes de ces appareils qui voudraient se faire passer pour des nounous. Mais ne nous y trompons pas, les nuisances sont bien plus importantes que des chamailleries entre frères et sœurs ou des tempêtes émotionnelles.
- De graves troubles de la communication et des retards d’apparition du langage peuvent apparaître chez les enfants d’âge préscolaire
- Pour les plus grands, qui apprennent à communiquer derrière un écran, la communication verbale et non-verbale en face à face se perd. Cela crée de nombreuses incompréhensions ainsi que des mauvaises interprétations au niveau relationnel et social. Or, l’humain a besoin de communiquer en utilisant les regards, les gestes, les mots, les émotions, la voix, le ton, le sourire, la courtoisie et le respect.
- L’œil est mal hydraté car on ne cligne pas des yeux aussi souvent que nécessaire (7 à 8 fois par minute contre 12 à 15 en temps normal)
- L’endormissement est plus difficile car les écrans émettent une lumière bleue qui a la même action que la lumière du jour et indique au cerveau : “il fait jour, pas besoin de dormir !”
- Parmi les nombreux dommages collatéraux, on peut encore citer : la dépendance, un faible contact avec les livres, des enfants qui ne jouent pas ou ne rigolent pas, des difficultés d’attention, des crises au moment d’éteindre l’écran…
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Montrer l’exemple
C’est simple, les enfants ne font pas ce qu’on leur dit mais ce qu’on leur montre. Alors, comment peut-on décemment préserver nos enfants si nous sommes nous mêmes accros ? Une étude allemande a ainsi montré qu’une jeune mère parlait plus à son téléphone portable qu’à son bébé. Or, il est fondamental que l’attention des parents appartienne exclusivement au bébé dans les premiers jours de l’enfant. Selon les neurologues, la perte de contact visuel avec sa mère, son absence aux premiers jours de sa vie, peuvent avoir ensuite de graves conséquences…
On peut aisément d’extrapoler en affirmant qu’il en est de même durant la petite enfance. Nos enfants ont besoin qu’on les regarde, que l’on communique avec eux et que l’on joue avec eux. C’est même un besoin vital qui passe avant certains besoins physiologiques comme celui de manger. Et la connexion que l’on pourra nouer avec eux passera nécessairement par de grands temps de déconnexion avec les écrans.
En ce qui nous concerne les adultes, la meilleure solution est de se fixer deux ou trois moments dans la journée pour consulter ses mails, sms et autres messages WhatsApp. Et le reste du temps, et bien notre smartphone fera office de téléphone et ce sera déjà largement suffisant. Et comme plus personne ne s’appelle, on ne sera pas trop dérangé.
A la maison, nous nous sommes accordés pour que la télé soit allumée uniquement une fois les enfants couchés et tout le monde y gagne en sérénité.
Il existe de nombreuses alternatives aux écrans
En premier lieu, le meilleur moyen de ne pas créer de dépendance aux écrans chez nos enfants, c’est de ne jamais commencer ou le plus tard possible. C’est comme les sucreries. Tant que nos enfants ne connaissent pas, il n’y a aucun souci de manque ou de frustration.
Redécouvrons le plaisir de jouer ensemble :
- Il existe des jeux de société même avec les plus jeunes, comme la ronde des oies chez Haba à partir de 2 ans, évidemment le Uno junior dès 3 ans ou encore le célèbre Mile Bornes dès 3 ans en version junior
- On retrouve également toute la nouvelle palette de jeux de coopération qui ravissent les plus jeunes qui aiment le fait de tenter de gagner collectivement : le verger chez Haba, Mon tout premier jeu de coopération chez Nature & Découvertes
- Le grand classique de lire des histoires est vraiment une occasion unique de partager de bons moments. On peut en profiter pour aborder des thématiques spécifiques telles que la colère, obéir ou encore la télévision justement et, dans ce registre, j’apprécie particulièrement la série Mine de rien de Catherine Dolto très justement illustrée
- On peut également leur proposer différents instruments de musique en bois tels que les maracas, le xylophone, le tambourin ou simplement danser sur de la musique…
- Evidemment, une des meilleurs alternatives aux écrans est une sortie en extérieur : parc, bois, rivière… par tous les temps car il n’y a pas de mauvais temps mais que des mauvais vêtements. Etrangement, alors que les enfants pourraient enfin crier, généralement, dehors ils ne le font pas. Ils courent, ils sautent. Et parmi tout ce qui fonctionne très bien à l’extérieur, rappelons les draisiennes, vélo et autres trottinettes ou alors tout simplement s’exercer à faire la roue dans l’herbe…
Et si nous avons vraiment besoin d’un moment durant lequel les enfants sont posés, il existe plusieurs solutions alternatives aux écrans :
- Des histoires sous forme de livre ou de magazine avec un CD, ce qui peut également nous aider pour les trajets en voiture
- Dans le même registre, on retrouve Ma fabrique à histoires de Lunii. les lampes à histoires de Moulin roty ou encore les podcasts tels que “Des histoires en musique” chez Radio Classique ou “Les Odyssées” chez France Inter, qui peuvent être téléchargés à l’avance.
Et si cela nous semble vraiment trop difficile de leur refuser un dessin animé, il existe des courts métrages adaptés aux différentes tranches d’âge, 3, 5, 7, 9 ans sur le site film-pour-enfants.com. Il est d’ailleurs très intéressant d’observer qu’un dessin animé pour un enfant de 3 ans dure entre 1 minute 30 et 5 minutes maximum et qu’il est sans parole. L’enfant est encouragé à observer et ça représente déjà une quantité importe de données à traiter. L’âge sélectionné sera fixé en fonction de l’enfant le plus jeune. Les professionnels de la petite enfance recommandent grandement de partager ce moment avec eux. Enfin, après la diffusion, il est important de les questionner afin qu’ils puissent raconter ce qu’ils ont vu/entendu et de les faire parler de leurs émotions.
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Mais alors si on évite les écrans, comment se dégager un temps pour soi ?
Le meilleur moyen d’obtenir le calme et la sérénité afin de faire des choses pour soi ou pour la maison, est de commencer par nourrir nos enfants. Et je ne parle pas uniquement du petit déjeuner qui bien sûr est un impératif . D’ailleurs, si on évite le sucré, on prend déjà beaucoup d’avance pour obtenir un environnement paisible.
Nous pouvons commencer par une activité qui va demander de la concentration : visser / dévisser, transvaser, un jeu d’équilibre, construire un circuit de train en bois, installer un atelier de peinture aquarelle… et là, on se met à l’aise, on s’installe avec eux et on prend plaisir à jouer ou tout simplement à les observer. Nos enfants sentent lorsque l’on est intensément présent et on remplit ainsi leur réservoir affectif. Quinze à trente minutes par jour de pleine présence serait suffisantes pour ce faire. Une fois “remplis”, ils seront bien plus enclins à se fixer sur l’activité qu’ils pourront faire seuls. Nous pouvons tout simplement leur expliquer que nous voulons préparer le repas ou étendre le linge… D’ailleurs, de nombreuses tâches de la vie pratique pourront également être effectuées avec eux et nous permettre d’avancer.
Et si ce temps dégagé nous semble encre trop court, c’est là qu’intervient la nécessité de s’alterner avec son conjoint afin que chacun puisse retrouver un moment à soi : lecture, sport, amis. Il est parfois indispensable de demander de l’aide à un voisin, une amie, de la famille, de prendre une nounou (une vraie ), car oui s’occuper de ses enfants toute une journée est très engageant et consommateur d’énergie.
Ne me croyez surtout pas, expérimentez
Et partagez vos expériences les plus concluantes pour inspirer les autres
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Un commentaire
Kaltoume
Merci pour ce nouvel article.
Limiter les écrans, un vrai défi pour moi.
Je suis accro et bien qu’ayant conscience des dangers, je suis vraiment un mauvais exemple.
Merci de nous ouvrir les yeux sur les alternatives possibles.