Notre enfant est amour, sagesse et il réveille l’amour en nous
Notre enfant est amour, sagesse et il réveille l’amour en nous. En prenant quelques minutes pour prendre conscience de cela, nous devrions pouvoir résoudre un certain nombre des situations de colère ou d’impatience que nous éprouvons à l’égard de nos enfants.
Notre enfant est amour
Je me souviens encore comme si c’était hier de mes premiers échanges avec ma petite fille après sa naissance. Elle est née en plein été, il faisait beau et chaud. Je la couvrais peu, ce qui me permettait de câliner sa peau si douce… J’ai eu l’immense privilège de pouvoir l’allaiter et d’en retirer tous les bénéfices, notamment les doses quotidiennes d’ocytocine, magie de la nature pour favoriser le lien avec ce nouvel être… J’ai alors été frappée par le regard de mon bébé. Elle pouvait me fixer pendant de très longues minutes. Moi qui ai parfois du mal à regarder les autres dans les yeux et qui me sens obligée de sourire ou d’entamer la conversation. Elle, elle était là, simplement à me regarder. Et dans ce regard, je sentais de l’amour.
De mon côté, je voulais lui montrer mon amour : répondre à ses besoins, être présente, la nourrir… En un mot : FAIRE. Elle, qui ne pouvait rien faire dans son état de nourrisson, inerte, incapable de soutenir son corps, elle aimait en étant (du verbe ETRE) tout simplement.
Tout petit, l’enfant n’emploie pas de mots pour communiquer son amour, il aime. C’est un peu comme s’il n’était pas encore abimé par la société des hommes, comme s’il arrivait tout droit d’un règne supérieur.
L’amour est concédé à l’homme comme un don, dans un certain but et en vue d’un plan spécial, comme toute chose prêtée aux êtres vivants par la conscience cosmique. Il doit être thésaurisé, développé et accru au maximum des possibilités. L’homme est le seul, parmi des êtres vivants, à pouvoir sublimer cette force et la développer toujours davantage ; en faire un trésor, c’est son devoir ; précisément parce que c’est une force, elle maintient l’univers en équilibre.
Maria Montessori, « l’esprit absorbant de l’enfant »
Notre enfant est sagesse
A tout bien y regarder, l’enfant a les qualités d’un grand sage de façon inée :
- l’enfant pardonne, il excuse tout : grondez le parce que VOUS êtes fatigué et avez passé une mauvaise journée et que le bruit vous dérange et il vous regardera en rigolant. Vous pensez qu’il se moque de vous, alors qu’il tente de vous faire retrouver votre sourire,
- l’enfant accueille ce que ses parents lui offrent : richesse comme pauvreté, conditions de vie, coutumes… il s’intègre à son milieu et à son environnement et le fait sien,
- l’enfant n’a pas de rancœur : il a tout oublié des paroles blessantes qu’il a pu entendre de la part de ses parents maladroits dans un accès de colère,
- l’enfant n’a pas d’orgueil
- l’enfant ne tient pas compte du mal : si un enfant plus grand s’amuse à le taquiner, il ne s’offusque pas ; simplement il ne comprends pas,
- l’enfant ne cherche pas son intérêt
- l’enfant ne connait pas le racisme : il accueille ceux qui l’entourent sans préjugés : l’aspect physique, la couleur de peau, l’origine, la tenue ne signifient rien pour lui
- l’enfant n’a pas de jugement en fonction du statut social de l’autre : cette notion ne fait aucun sens pour lui
- l’enfant dépasse ses limites : un obstacle à escalader est un challenge et non un frein
- l’enfant vit l’instant présent : la seule chose qui existe
- l’enfant est capable de rester concentré durant de très longues phases lorsqu’il s’intéresse à un objet, un mécanisme, lorsqu’il s’invente un jeu ou réalise une construction
- l’enfant regarde avec les yeux de l’amour : il voit la beauté intérieure d’une personne ; sa maman est à ses yeux la plus belle parce qu’il l’aime sincèrement
- l’enfant parvient à réunir des familles divisées ou en conflit : combien de fois, l’arrivée d’un nouveau né fait s’éteindre un conflit familial ou un froid qui date…
Et si notre enfant était là pour nous réapprendre ces qualités essentielles que l’homme recherche au fond de lui et qui donnent un sens à sa vie ?
Alors pourquoi vouloir absolument le transformer à notre image ? Un adulte stressé, qui souffre de ses trop nombreuses obligations, un adulte pleins de jugements… Car à l’inverse de lui, nous sommes bien souvent incapables de nous concentrer plus de quelques minutes et devons effectuer des stages de méditation en pleine conscience pour réussir à vivre l’instant présent. Nous pardonnons difficilement et jamais complètement. Nous sommes méfiants et en faisons une normalité. Et, je vais m’arrêter là, nous avons bien du mal à ouvrir notre cœur…
Pourquoi ne pas nous laisser inspirer par notre enfant ?
Par exemple, pourquoi ne pas entendre sa sagesse lorsqu’il rejette par tous les moyens notre pression quotidienne pour aller toujours plus vite (dépêche toi, vite, aller…) Et si cette rébellion lui était dictée par un souffle vital ? Notre modèle n’est pas viable et possiblement et il le sent. En ce sens, il est intéressant de noter la tendance du mode SLOW qui prend de l’ampleur dans les domaines de l’alimentation, la cosmétique et bien d’autres…
Notre enfant réveille l’amour en nous
Heureusement, l’homme ressent quelque-chose de spécial chez ce petit être qui dépasse ses pensées et ses jugements et il est attiré par cette vibration, comme un appel à la paix. Près d’un bébé ou d’un petit, on ralentit, on parle plus doucement, on utilise un langage plus doux, on sourit…
Près de l’enfant, la méfiance s’évanouit : nous devenons doux parce que, réunis autour de lui, nous sentons se réchauffer en nous la flamme de vie qui subsiste là où la vie a ses origines.
Maria Montessori, « l’esprit absorbant de l’enfant »
Pour revenir à mon expérience, j’ai été frappée par le regard attendri des personnes que je croisais avec mon bébé : dans le tram, au jardin… je voyais leur visage s’adoucir, et très souvent même de beaux sourires se former. Certains engageaient la conversation pour connaître l’âge du bébé ou son prénom…. c’est comme si inconsciemment ils sentaient une vibration différente. Le bébé était capable de faire naître chez eux un sentiment de joie. Combien sommes nous à être capable de réaliser cet exploit ? Et bien sûr, tout ça, sans parler.
Je retrouvais encore ce phénomène lorsque, un peu plus grande, elle se mit à marcher seule dans la rue. A un peu plus d’un an, il est surprenant de voir marcher un tout petit être habillé en enfant. Les passants étaient attendris, souriants et je réagis de même quand je croise ces petits bonhommes maîtrisant déjà la marche.
En conclusion, changeons notre regard sur cet être d’amour. Posons-nous plus souvent la question de savoir d’où viennent ses colères et frustrations. Cela nous permettra d’apaiser les nôtres…
N’oublions pas :
- notre enfant a le droit d’être lent
- il a le droit d’avoir des gestes maladroits ou qui manquent de précision
- selon son âge et la maturité de son cerveau, il n’est pas en mesure d’obéir à une demande systématiquement
- parce qu’il se met à parler correctement, cessons de projeter sur lui le fait qu’il comprenne tout. Oui il comprend de nombreuses subtilités mais ce que nous faisons ou disons manque bien souvent de sens pour eux… et pour cause 😉
Surtout ne me croyez pas, expérimentez…
Et vous, quelles expériences changement de regard souhaiteriez-vous partager dans les commentaires ?
Et quelles sont dans votre cas, les situations les plus frustrantes dans votre relation avec votre enfant pour lesquelles vous n’avez pas encore trouvé de solutions ? Je me ferai un plaisir d’entamer des recherches pour tenter d’apporter des solutions concrètes.
Vous êtes libres de cocher
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